Rita Amabili-Rivet lance
son premier roman sur la vie de son père
Après avoir touché à la poésie et
l'écriture théâtrale et au message pacifique, la Chamblyenne Rita Amabili-Rivet
lance ce mois-ci son premier roman: Guido, roman d'un immigrant, paru
aux éditions Hurtubise HMH. Le lancement officiel de l'ouvrage a eu lieu le 20
octobre à la Casa d'Italia, à Montréal, en présence d'un important contingent
de dignitaires parmi lesquels le vice-consul d'Italie.
Guido,
roman d'un immigrant
raconte l'histoire du père de l'auteure, un immigrant venu s'installer à
Montréal au coeur de la crise économique de 1929. L'histoire débute en 1912 en
rappelant le contexte socio-politique de l'Italie de cette époque, les
conditions de vie difficiles qui ont forcé le jeune Guido, âgé de 14 ans, et sa
mère à venir vivre au Québec.
Avec son
roman, l'auteure dit vouloir livrer un témoignage qui redonne aux petites gens
leur importance dans l'histoire. Ces immigrants qui ont quitté la terre qui les
a vus naître pour tenter de se rebâtir ailleurs un monde meilleur.
"Après
10 ans de récits de famille, de recherches et de lecture, je suis contente du
résultat. J'ai atteint mon but: raconter l'histoire de mon père de sa naissance
à sa mort en 1989. Au niveau de mon deuil, la démarche a été importante. Pour
moi, mon père, était un héros. Le livre, bien qu'il raconte la vie d'une
personne qui m'était chère, rejoint des centaines de familles qui ont vécu
l'immigration. Le livre touche parce qu'il parle de racines. Très peu de romans
traitent d'une histoire comme celle que je raconte; celle des démunis, des
personnes sans ressource dont on n'a jamais entendu parler. Ceux qu'on envoyait
se faire tuer à la guerre en première ligne", mentionne Mme Amabili. Son
roman parle de tout un pan de l'histoire du Québec marqué par l'arrivée des
immigrants qui découvrent ici la misère canadienne française, un racisme et
même le fascisme. Des dizaines d'hommes italiens soupçonnés d'être des
sympathisants de Mussolini seront enlevés de leurs familles sans explications
et détenus sur la base militaire de Petawawa, en Ontario, durant la Deuxième
Guerre mondiale. "Une période difficile pour les familles qui ne pouvaient
compter que sur les hommes pour subvenir à leurs besoins", lancera avec
mélancolie Mme Amabili.
Pour
l'éditeur, ce livre est "un cadeau à ce peuple fait du bois et de
l'essence des nations qui ont mêlé leurs vies à ceux qui sont venus avant eux.
Un cadeau à ceux qui perpétuent ce que Guido a été, ce qu'il a porté toute sa
vie de courage, de lumière et de souffle…"
André
Corbeil, Le Journal de Chambly, édition du 2 novembre 2004
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